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L’URPS lance une expérimentation de téléconsultation

Lors de l’Assemblée générale du 23 mars dernier, l’URPS a décidé de lancer une expérimentation de téléconsultation avec la société MiPih.

Lancement de l’étude en avril, résultats en juillet et, si tout se passe comme prévu, un possible déploiement sur toute la région d’Occitanie pour le 4e trimestre !

Le programme Ma santé 2022 a fixé cinq priorités d’action dont notamment le numérique. Dans ce cadre, il s’agit de créer un espace numérique de santé pour l’usager et de meilleurs outils numériques professionnels pour améliorer l’organisation et la qualité de la prise en charge. Ça, c’est pour le principe. Pour sa définition précise, la téléconsultation permet à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient ; un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation. Enfin pour le cadre juridique, tout semble bordé.
 L’accord sur les conditions de déploiement de la télémédecine en France a été donné en septembre 2018. En effet depuis la fin de l’été dernier, la téléconsultation « est accessible à tout patient, pour tout motif de recours, réalisable par tout médecin libéral conventionné et facturable selon le secteur conventionnel du praticien avec les majorations existantes », comme l’explique Jonathan Plantrou, directeur de l’URPS-ML. Et le 13 février 2019, le projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé a été présenté en conseil des ministres. Un feu vert a été donné pour déployer pleinement la télémédecine et les télé soins en définissant le télé soin et en modernisant le cadre de la prescription dématérialisée.

L’URPS-ML a donc décidé d’épouser la vague numérique du télésoins sans plus attendre. Puisque le PRS2 en Occitanie porte trois priorités opérationnelles en lien avec la télémédecine (accès aux soins renforcé et meilleur partage de l’information ; 
amélioration de la coordination des professionnels en favorisant le partage et l’échange des informations ; et soutien des usages du numérique en santé), l’Union régionale se lance dans une expérimentation avec pour but une mise en place d’un dispositif en septembre prochain. Il s’agit, comme l’explique Jonathan Plantrou, « d’expérimenter un outil pratique simple sous forme d’une étude sur une cohorte de 250 patients pour améliorer les connaissances sur la mise en place d’un outil de téléconsultation et son impact sur les organisations des professionnels ». L’expérimentation sera menée soit dans un cabinet de ville soit dans un établissement.
Pour ce faire, l’URPS s’appuie sur une structure publique de coopération inter-hospitalière spécialisée dans la construction du système d’information, le MiPih. Une société qui n’est pas une inconnue pour l’Union régionale, puisque celle-ci a collaboré avec l’URPS, il y a une dizaine d’années, à la réalisation de la messagerie MEDIMAIL utilisée par les médecins d’Occitanie et qui aujourd’hui est la solution retenue par l’ARS pour l’ensemble de la région. Cette solution a tous les agréments de la sécurité informatique. « Nous poursuivons un double objectif, souligne le directeur de l’URPS-ML, il s’agit d’abord de pouvoir nous faire une doctrine fiable sur l’usage d’un outil de téléconsultation par les médecins libéraux d’Occitanie. Ensuite, si l’outil fabriqué avec le MiPih donne satisfaction, nous proposerons une généralisation de l’outil au service des professionnels de la santé comme cela avait été fait avec Médimail. »
L’outil est en cours de développement, il sera expérimenté durant ce mois d’avril. Aujourd’hui, la partie paiement n’est pas opérationnelle. On doit faire appel à un concentrateur bancaire, à cet égard le MiPih fait actuellement une demande en appel d’offre publique qui prend 3 à 4 mois. « Nous commençons par le plus dur avec la téléconsultation. Dans le domaine de la télémédecine, les autres champs (téléexpertise, télésurveillance et téléassistance) sont plus simples à mettre en place dans la mesure où les projets sont menés entre professionnels de santé, et les systèmes de téléinformation sont bordés et privilégiés. Dans le cadre de la téléconsultation, nous sommes en relation avec des patients, les donnes sont donc plus nombreuses, et les configurations matérielles totalement différentes. »

Odile Fraye


ÉVALUATION DE L’EXPERIMENTATION : LES 34 QUESTIONS AUX PATIENTS ET AUX MÉDECINS

Chaque professionnel de santé et patients qui participeront à l’expérimentation lancées par l’URPS seront sollicités pour répondre à un questionnaire dont les réponses permettront de mesurer l’impact de la téléconsultation au travers de cette expérimentation. « Le retour d’expérience, explique Jonathan Plantrou, directeur de l’URPS-ML, est indispensable et contribuera à l’évaluation et l’amélioration de la pratique de la télémédecine. » Les deux questionnaires montrent que cette étude de faisabilité dépasse les seuls aspects techniques : « Avec ces réponses, on pourra mesurer l’appréciation du patient, analyser son ressenti. Et on aborde le mode d’organisation du médecin : comment mène-t-il ces téléconsultations ? Les fait-il au fil de l’eau comme des rendez-vous habituels ou bien se réserve-t-il des plages spécifiques ? Ou encore ne les destine-t-il pas uniquement aux appels d’urgence ? Cette approche et son analyse sont très novatrices. » O.F.

Questionnaire à destination du patient :

  • De combien d’actes de téléconsultation avez-vous bénéficié ?
  • Lors de votre prise en charge, avez-vous été sollicité pour obtenir votre consentement avant de faire une téléconsultation ?
  • Avant votre prise en charge, avez-vous reçu des informations vous expliquant le fonctionnement et le déroulement d’une consultation par télémédecine ?
  • Avez-vous trouvé les locaux adaptés à la réalisation de la téléconsultation ?
  • Avez-vous rencontré des difficultés techniques pour la réalisation de la téléconsultation ?
  • Avez-vous été globalement satisfait de votre prise en charge médicale lors de la 
téléconsultation ?
  • Avez-vous trouvé un bénéfice médical à votre prise en charge par téléconsultation. 
Pour vous, quels avantages présente l’activité de téléconsultation :
    • Un déplacement moindre
    • Un délai plus court de prise en charge
    • Une facilité d’accès à un spécialiste
    • Une amélioration de la prise en charge
    • Une amélioration de la qualité des soins
    • Une amélioration des connaissances dans le domaine de la santé
  • Êtes-vous satisfait de ne pas avoir à vous déplacer pour voir votre médecin ?
  • Trouvez-vous que l’intimité et la confidentialité des informations lors de la téléconsultation ont été respectés :
  • Pendant la téléconsultation, comment avez-vous jugé la qualité du son ?
  • Pendant la téléconsultation, comment avez-vous jugé la qualité de l’image ?
  • Étiez-vous favorable à une consultation par télémédecine avant l’expérience ?
  • Etes-vous favorable à ce nouveau mode de consultation après l’expérience ?
  • Préférez-vous bénéficier de :
    • Une téléconsultation
    • Une consultation traditionnelle
    • Une alternance des deux
    • Pas de préférence
  • Conseilleriez-vous la télémédecine ?

Questionnaire à destination du médecin

  • Nombre d’actes de télémédecine auxquels vous avez participé ?
  • Disposez-vous d’un local dédié à la télémédecine ?
  • Pendant l’acte de télémédecine, comment jugez-vous la qualité du son ?
  • Pendant l’acte de télémédecine, comment jugez-vous la qualité de l’image ?
  • Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans la mise en œuvre de l’acte de télémédecine ?
  • Avez-vous été formé à la télémédecine ?
  • Comment vous êtes-vous organisé pour réaliser une téléconsultation ?
  • Quelle méthode avez-vous utilisée pour recueillir le consentement du patient (Oral, Écrit) ?
  • Quelle a été la durée moyenne des consultations ?
  • Le matériel dont vous disposez vous semble-t-il adapté ?
  • Pour vous, quel est le niveau de satisfaction des patients suite à la téléconsultation ?
  • Les patients trouvent-ils un bénéfice médical à leur prise en charge par 
téléconsultation ?
  • L’activité de télémédecine semble-t-elle faciliter vos pratiques professionnelles ?
  • L’activité de télémédecine va-t-elle modifier vos pratiques professionnelles ?
  • Quel(s) frein(s) percevez-vous dans la pratique de la télémédecine ?
  • Étiez-vous favorable à ce nouveau mode de consultation avant l’expérience ?
  • Etes-vous favorable à ce nouveau mode de consultation après l’expérience ?
  • Pensez-vous que vos patients sont prêts à ce nouveau mode de consultation ?
  • Selon vous, les plateformes en ligne représentent-elles une réelle concurrence ?
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